
« PATIENTEZ ENCORE UN PEU » (Ap 6,11)
Chers amis, paix à vous depuis Jérusalem !
Ces jours-ci, nous assistons à des rassemblements politiques et à des manifestations laïques et religieuses, où l'on proteste contre l'injustice et où l'on invoque la paix. Nous nous rendons compte que face à tant de paroles, la seule qui demeure est la Parole du Seigneur, capable de tenir sa promesse d'appartenance même au-delà de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il reste les personnes qui ne renoncent pas à être la paix pour leurs voisins. C'est puissant. La situation est grave et semble s'enfoncer de plus en plus dans un tourbillon de violence. D'un point de vue humain, nous pouvons dire que la seule chose dont nous sommes certains, c'est que nous sommes dans l'incertitude ! Mais nous ne pouvons pas nous arrêter à cette constatation. Nous devons revenir à Dieu et à son Évangile. Du point de vue de la foi, l'une des pages où nous nous retrouvons est celle de la crucifixion du Seigneur : nous avons l'impression d'être au pied de la Croix ! Combien de sang innocent ! Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, et l'histoire ne semble pas exercer son magistère de vie. Dans le livre de l'Apocalypse, on entend un cri : « Jusqu'à quand, Souverain, toi qui es saint et vrai, ne rendras-tu pas justice et ne vengeras-tu pas notre sang sur les habitants de la terre ? Alors, chacun d'eux reçut une robe blanche et on leur dit de patienter encore un peu... » (Ap 6, 10-11).
Prier et être patients, sachant que c'est la chose la plus puissante que nous puissions faire actuellement. Ceux qui ont été ICI en Terre Sainte savent que le Calvaire se trouve exactement à 40 mètres du tombeau vide, lieu de la Résurrection du Seigneur. Lorsque nous célébrons le grand et unique Sacrifice du Christ sur le Calvaire, la Sainte Messe, il arrive parfois que nous entendions chanter l'Alléluia solennel qui vient du lieu de la Résurrection. Il en va de même pour nous en ce moment historique, nous sommes sous la Croix, nous avons besoin que quelqu'un chante l'Alléluia pascal pour nous ! Cela nous donne de l'espoir, car cela nous aide à percevoir le caractère provisoire de la souffrance, comparable aux douleurs de l'enfantement. Le mal, la mort, ne sont pas le dernier mot. À la lumière de Pâques, Dieu est capable de tirer du mal un bien plus grand.
Avec Marie, Reine de la Paix, et notre cher père saint François, homme riche en humanité et en réconciliation, ne cessons pas d'intercéder auprès de Dieu pour ceux qui se trouvent réellement sous la Croix, prions pour le salut du monde entier.
Prions sans nous lasser.